Les parcours à l'ASEI : AES (Accompagnant Éducatif et Social)
Rencontre avec Émilie, AES (Accompagnant Éducatif et Social) sur l'ITEP Lagarrigue depuis 5 ans
En quoi consiste le métier d'AES au quotidien ?
J’accompagne des enfants d’environ 5 à 14 ans présentant des troubles du comportement.
Mes actions consistent au renforcement du respect des règles, l’acceptation d’une vie en groupe (tolérer l’Autre), l’apaisement et la réassurance afin que ces enfants, dès qu’ils le peuvent, réintègrent le milieu ordinaire. Je leur propose, en fonction de leurs âges et des objectifs fixés, diverses activités selon les différentes périodes de l’année ou les différentes manifestations de l’établissement.
Ainsi, les activités d’accompagnement quotidien dans l’objectif de maintenir l’autonomie d’une personne dépendante ne font pas partie de mes missions.
Accompagnée d’éducateurs ou de thérapeutes, j’interviens par exemple sur des projets comme l’atelier journal « les petits rédacteurs » avec une parution avant chaque période de vacances. Cet atelier est composé d’enfants volontaires se renouvelant à chaque édition.
Et en cours de préparation, un atelier théâtral avec un psychologue. Je suis en contact quotidien avec l’ensemble des services nécessaire à l’accompagnement de l’enfant (thérapeutes, instituteurs, éducateurs spécialisés, assistante sociale, direction…).
Nos échanges consistent à transmettre des informations importantes concernant son suivi, à l’ensemble des personnes le rencontrant ou étant décisionnaire de son projet, car c’est un travail pluridisciplinaire.
Quelles sont les particularités de votre métier ?
Être AES en ITEP, c’est savoir observer, écouter, prendre en compte le vécu et l’histoire de l’enfant afin d’adapter son accompagnement.
Je valorise ses progrès et relativise ses « échecs » afin de lui redonner confiance et ainsi développer ses capacités. Il faut également savoir repérer les situations de mise en danger et de maltraitance et faire appel aux personnes compétentes.
Je trouve beaucoup de satisfactions dans la relation à l’autre et le partage, que ce soit entre professionnels et/ou avec les enfants. Ce qui est motivant notamment ce sont, les activités en cours, l’attente des enfants qui souhaitent terminer ce qu’ils ont débuté et le résultat du travail achevé qui reste toujours intéressant. L’observation des progrès, des « stagnations », des « régressions », tout ceci permet un ajustement permanent de la part de tous (ensemble des professionnels/enfants).
Il n’y a pas de routine, chaque jour, chaque minute, peuvent être différents et nous demande d’être réactif ou créatif ! A contrario dans certaines situations, il peut être difficile de prendre de la distance. Certaines journées peuvent être éprouvantes émotionnellement. Des contextes d’enfants peuvent nous toucher. Il faut garder le « cap » et ne pas perdre de vue nos objectifs.
Quelles que soient nos actions ou décisions, il faut pouvoir y donner du sens en tenant compte de leurs propres désirs et choix, les amener à les assumer et les respecter et ainsi travailler avec eux dans une relation de confiance.
C’est de cette manière, que l’enfant peut comprendre quels sont ses objectifs de travail et mener son projet à bien.
Comment vous voyez-vous évoluer ?
Une AES travaillant dans le même contexte que moi peut évoluer vers un diplôme de moniteur éducateur ou d’ éducateur spécialisé.
Ce qui est d’ailleurs mon intention. Cependant il est tout à fait possible aussi de migrer vers un diplôme d’aide-soignante ou d’infirmière.
Dans l’exercice de mes fonctions, le binôme éducateur spécialisé/AES, accompagne les enfants en regardant dans la même direction avec des pratiques et des méthodes un peu différentes restant néanmoins très complémentaires de par leur regards croisés.